Editorial du n° 284 de LA LORRAINE ROYALISTE
Editorial de Philippe SCHNEIDER
La France fut bien absente lors des coups d’Etat de Tunisie et d’Egypte (du fait de « voyages » ? en fait sans grande importance…). suite à des manifestations. Il semble que le Président Sarkozy ait voulu se rattraper. Ainsi, il a aidé massivement le président Ouattara en Côte d’Ivoire à vaincre le président Gbabo. Que va devenir ce pays ? Le nouveau président va-t-il pouvoir s’imposer ? Va-t-il aussi pouvoir se faire obéir dans son propre camp ? (il ne faut pas oublier que les forces militaires qui l’ont aidé à vaincre sont celles de son premier ministre, Soro, lesquelles sont responsables – selon l’ONU – de massacres de nombreux chrétiens…). A terme, il faut être réaliste : la Côte d’Ivoire devra un jour, espérons de manière pacifique, se diviser en deux pays : l’un au Nord à dominante musulmane, un au Sud à dominante chrétienne. Cela correspond aussi, d’ailleurs, à des divisions ethniques.
En Lybie, c’est dans une guerre tribale que Sarkozy nous engage. Ce n’est nullement, comme le dit le pseudo philosophe Lévy, qui reste empêtré dans un marxisme utopique, une guerre révolutionnaire du « peuple » contre une « classe dirigeante dictatoriale et corrompue ». Les tribus de Cyrénaïque se battent contre celles de Tripolitaine, ces dernières soutenant toujours Kadhafi. C’est ce qui se passe depuis la création artificielle – voulue par l’ONU – d’une Lybie inexistante réellement. Kadhafi a pris le pouvoir en chassant le Roi qui était de la Cyrénaïque. Depuis ces derniers se sont révoltés plusieurs fois sans qu’on les aide. Pourquoi cette fois-ci ? Il semble que cela soit essentiellement dû à la décision du pouvoir libyen de confier la gestion du pétrole et du gaz à des sociétés indiennes et chinoises, ce qui n’a pas plu, particulièrement aux britanniques. Ces derniers ont aidé, sinon organisé un coup d’Etat à Tripoli qui a échoué mais réussi dans l’est (1). Depuis, c’est la guerre. Des civils s’en sont mêlés et ont fondé le fameux CNT que Sarkozy (2) a reconnu presque seul. Nos avions bombardent les fidèles du pouvoir pour aider leurs adversaires soit disant pour éviter des « massacres » de civils or, s’il y a eu des victimes civiles des combats, il ne semble pas qu’il y ait eu de massacres de la part des forces gouvernementales, ce qui n’est pas évident de l’autre côté ! Les résultats ne sont pas fameux car il ne semble pas que les « forces révolutionnaires » sachent exploiter ces bombardements. Une question se pose : que sont devenus les nombreux militaires, souvent membres des tribus de Cyrénaïque, qui s’étaient révoltés ? et leurs armement (ils auraient récupéré environ 40 % de l’équipement de l’armée libyenne dont de nombreux chars, des avions et des missiles sol-air ) ? Espérons qu’ils ne sont pas partis en Afghanistan pour équiper les islamistes (on sait qu’il y a beaucoup d’habitants de Cyrénaïque qui se sont portés volontaires pour le « Djihad » !!! Si l’on veut vraiment abattre Kadhafi, la seule solution est de convaincre les chefs de tribu de Tripolitaine de ne plus le soutenir, ce qui n’est pas le cas actuellement.
En tout cas, nous pouvons nous demander ce que l’on fait dans cette action et si elle n’a pas surtout pour but de montrer que le président actuel de notre pays est bien actif en politique internationale, c’est peut-être bon pour le faire remonter dans les sondages !
Cette action montre en tous cas que si nous avons de bons matériels et des militaires qui savent s’en servir, notre armée est bien en grande difficulté. Une vingtaine d’avions dont même pas une dizaine de « Rafales » ont pu être mobilisés et nous avons dû, comme le remarque l’éditorialiste de l’hebdomadaire « Air et Cosmos » mobiliser tous les ravitailleurs disponibles pour cette opération (6), lesquels sont à bout de souffle… Encore heureux que la Libye ne soit pas éloignée car nous n’aurions pas pu envoyer la logistique nécessaire, faute de moyen de transport… Quant à notre porte-avion, il n’a pu intervenir qu’avec à peine la moitié de ses effectifs aériens, faute d’avions… Encore heureux que la Libye n’ait pas d’aviation digne de ce nom malgré de récentes livraisons…. Françaises. Aux dernières nouvelles, nos avions manqueraient même de …. munitions !
Le Président sait parader mais devrait veiller à la sécurité de la France qui n’est plus assurée, faute de moyens militaires. Il serait temps que l’on s’en préoccupe, mais cela n’est pas à l’ordre du jour en ces périodes électorales, comme tout le temps, d’ailleurs.
Après l’échec de la majorité aux élections cantonales, le petit succès de la gauche et de la percée du Front National, la course à la présidentielle est ouverte. Ils sont de plus en plus nombreux à s’engager dans cette compétition pour avoir une place certes enviée et rentable mais avec finalement très peu de pouvoirs, à moins, évidemment, que l’on se retire de la calamiteuse Union Européenne. De plus, le futur président aura à subir certainement une véritable banqueroute de la France car la crise financière qui secoue le monde ne fait certainement que commencer. C’est une véritable catastrophe économique qui nous menace d’autant plus que nous ne sommes plus maître ni de nos finances, ni de notre monnaie, ni de notre économie. Non seulement, l’Euro ne nous protège pas mais ne peut qu’enfoncer les plus faibles des partenaires européens, dont la France. Cette « monnaie unique » ne survivra pas à la crise et c’est tant mieux, mais elle risque de nous engloutir avec elle (les Allemands y veilleront !) si nous ne nous en retirons pas avant. Il faut réellement quitter la zône euro au plus vite et si nous donnons des avis sur les candidats aux présidentielles, il est certain que ce sera de voter pour l’un ou l’autre candidat qui promettra ce retrait.
De toutes façons, ce sera sans illusion car nous savons que les grandes puissances financières mondiales – les seules qui ont intérêt au maintient de l’Euro – feront tout pour empêcher la renaissance d’une France indépendante et comme un pouvoir républicain ne peut être indépendant et défendre les intérêts du pays….
(1) La revue bimestrielle « Navires et Histoire » donne des précisions intéressantes à ce sujet ainsi que sur les combats en Libye et les « massacres » de civils plus ou moins inventés ou exagérés (généralement des civils tombés lors de combats).
(2) L’intervention anglo-française ne semble pas avoir le soutien de beaucoup de pays, en Europe d’abord et en Amérique, mais aussi dans les pays arabes et surtout en Afrique !