Le Prince Jean répond à "Valeurs Actuelles"

Publié le par Philippe SCHNEIDER

Entretien avec Jean d’Orléans :  « c’est la France qu’il faut servir ».
(source : Valeurs Actuelles, numéro 3660 du 19 au 25 janvier 2007.)) 


Quel jugement portez vous sur l’état de la France ?
Je trouve le débat politique assez pauvre. Tous les candidats à la présidentielle sont dans le circuit partisan depuis de nombreuses années. Ils ont du mal à prendre de la hauteur. Ils font des propositions mais sans vrai projet pour la France. Ils prétendent tous régler dans le moindre détail : l’activité des entreprises, la vie de famille, la façon d’éduquer les enfants… Il devient alors très difficile de prendre une initiative sans qu’on vous oblige à rentrer dans le rang. Tout est corseté politiquement, intellectuellement et juridiquement.

L’Etat étouffe les initiatives ?
Cette " frénésie " ne fait pas une politique. Quelle ambition ont-ils pour notre pays ? Quelle place veut-on que la France tienne dans le monde ? C’est à ces questions qu’il leur faudrait répondre. Mais comment le pourraient-ils ? Ils sont sans cesse soumis à la pression des lobbies qui exigent la satisfaction d’intérêt particuliers dans les plus brefs délais, au détriment du bien commun. Tout est traité dans l’urgence, sans qu’on sache sur quels principes se fonde l’action publique. Et un gouvernement a besoin de temps pour conduire sa politique.

Ce n’est plus le cas ?
Non, les institutions n’offrent plus la durée nécessaire à la poursuite d’une ambition nationale. Dés lors, comment relever les défis de la mondialisation ? Quand on sait ce que supportent nos entreprises : les charges, les 35heures, une législation tatillonne.. Nous pensons être les meilleurs du monde peut être, mais le monde bouge… et parfois sans nous. L’inde, par exemple, possède un système éducatif qui nous rattrape, voire nous dépasse.

Vous avez voyagé à l’étranger ?
Je connais bien les Etats-Unis, l’Amérique latine, le pourtour méditerranéen. Je découvre le Proche-Orient. J’aimerais aller au japon. Il faut lire la presse étrangère pour comprendre que la France ne conservera pas son rang, si ses dirigeants n’ont pas d’ambition pour elle. Le rôle d’une politique, c’est de faire le lien entre le génie d’un pays et le défis qu’il doit affronter.

Qu’est ce que la France, pour vous ?
Ce qui symbolise le mieux à mes yeux, c’est la cathédrale de Chartres. Parce qu’elle plonge ses fondations dans la terre et que sa flèche monte au ciel " dans le seul élan qui sache un peu monter "a écrit Charles Péguy. Pour moi, c’est ça, l’image de la France. Celui qui n’a pas marché dans ses chemins, ni couru ses forêts, celui qui n’a pas bu son vin, ni mangé ses fromages, celui-là ne connaît pas notre pays.

Connaître ses racines pour préparer l’avenir ?
Pour moi, il faut penser global et agir local. Les français ont un géni propre. Nous sommes à la pointe de la recherche sur l’énergie nucléaire, par exemple,, je me suis rendu l’été dernier à Cadarache, qui doit accueillir Iter : le monde entier est venu s’y installer.

Vous voyagez beaucoup en France ?
Je fais plusieurs déplacements par an, depuis dix ans, et aussi dans le cadre de mon association Gens de France. J’essaie de mettre en lumière les initiatives locales ou nationales, à travers la presse qui m’accompagne, je rencontre les Français pour partager leurs passions. Comme eux, par exemple, je m’intéresse beaucoup, à la culture. Je suis d’ailleurs en train de créer mon entreprise pour promouvoir notre patrimoine français.

Quelle est la mission du " prince chrétien " que vous êtes ?
Servir son pays. Je crois qu’il n’y a rien de plus important que le respect de l’homme, depuis sa conception jusqu’à la fin de sa vie. Mais servir la France, c’est aussi veiller à sa prospérité. Si certains choisissent de la quitter, n’est-ce pas qu’il y un problème ? Je m’intéresse aussi beaucoup à l’éducation et à la recherche : ce sont les sources de notre avenir. Enfin, je suis attentif aux questions locales, comme aux problèmes internationaux : je suis très attaché à la francophonie. J’entends dire qu’il faut sauver la République. Mais la République n’est qu’un moment de la France. C’est la France qu’il faut défendre, car c’est à la France que les français sont attachés. 

                                                                                   Propos recueilli par: Fabrice Madouas.

Publié dans L'Actualité Politique

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