La Chronique de Félix

Publié le par Félix

                              Au-delà du bavardage parlementaire 

             Dans l’éditorial de L’Est Républicain de ce lundi, Pierre Taribo se dit déçu du tour que prennent les élections législatives fort attendues par certains les 10 et 17 juin prochain. Déjà que nous sortons d‘«une campagne sans grand ressort»… Pierre Taribo n’échappe pas à un certain désenchantement, mais fait tout de même preuve de lucidité. Il comprend que l’intérêt seul est roi. « Au fond », n’est-ce pas, c’est toujours le même tralala, la même surdité, la même indifférence, la même inefficacité politique sinon celle des « vieilles godasses électorales » que « rehaussent les grands partis ». Finalement, le système républicain ne serait pas une comédie à rebondissement. C’est bien cela, pas moyen de « rebondir ». Ce serait du réchauffé, toujours. Ce serait pas drôle, en fait. Oui, c’est bien triste. Il n’y a rien à faire, les belles paroles et les coups d’éclat ne suffisent plus. Mais c’est bel et bien la réalité qui empoisonne la vie politique française depuis de trop nombreuses années. Ce qui la rend d’ailleurs vide de sa substance, le soucis du Bien Commun ne faisant plus que doucement rigoler le petit cercle têtu des décideurs
. Le système est ainsi fait. Il n’y a désormais plus lieu de s’en étonner. Si les Français ont besoin d’être éclairés sur les « enjeux » en cours, ce ne sera par sur ceux des politiciens professionnels mais bien sur ceux de l’avenir, de l’avenir de leur pays dont l’horizon est bouché.

             Cet écran noir et sans perspectives c’est ce que nous recevons dans nos boîtes aux lettres: les cordiales courbettes pour les législatives de cette bonne tête de Laurent Hénart que l’on voit sourire partout sur les affiches. L’ardent défenseur d’une Constitution Européenne veut faire croire, comme le font ses supérieurs et tous ses « collègues » de l’autre bord, qu’il saura « changer les choses en profondeur » mais, comme tous les autres, il ne le pourra pas. Il est poings et mains liés. Encore une fois, ce n’est pas une question de parti, ni de personnes (ce dont le système actuel voudrait nous persuader), mais il faut chercher le problème au cœur même des institutions républicaines bien installées et presque lavées de tout soupçon. Le plus beau des régimes n’a pas tout dit aux Français: c’est un songe-creux.

            

              En surface on a droit à une perpétuelle agitation. Il faut bien faire croire qu’il se passe quelque chose. L’argent du contribuable mis à profit, un avenir bien réglé nous est préparé. Nous devons comprendre ce que cela signifie et reconnaître sans plus tarder l’odeur nauséabonde du fumier totalitaire. L’entreprise que les Français doivent entreprendre aujourd’hui pour se tirer d’affaire n’est pas des plus simples mais désormais indispensable. Ils vont devoir se réunir autour d’une table pour réfléchir et prendre conscience ensemble de la nécessité présente, qui les concerne directement: reconquérir leurs véritables libertés. Dans son entretien accordé à La Nouvelle Revue Universelle, le Prince Jean de France le dit clairement: « Ce dont les Français ont le plus besoin, c'est d'une énorme bouffée d'oxygène! Il leur faut se libérer de l'Etat sous la forme qu'il a prise au cours des deux derniers siècles. » Le but poursuivi par la Restauration Nationale est bien celui-ci: une conquête de la légitimité du pouvoir et des libertés réelles de la France réelle contre le « pays légal », qui est celui de la machine-à-rêves électorale, qui est une vue de l’esprit et surtout une détestable « machine à fric ». Cela rappelle le mot du père Henri Lacordaire dans une de ses lettres à Mme de la Tour du Pin: « Quelle pitié que les politiques qui ne regardent pas en haut, et qui se croient assez forts pour gouverner le monde avec des écus de cinq francs et des gendarmes! »… Porter notre regard au loin, c’est bien là l’axe majeur de notre réflexion politique.

 

Publié dans L'Actualité Politique

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