La Chronique de Félix

Publié le par Félix

A la santé de la vie publique !

 

            Le désir de changement est sur toutes les lèvres. « Ça suffit! » En voilà assez! On désir du mieux, « en toute liberté » ou « une vraie majorité » pour agir, enfin. On veut rénover, on veut renouveler, et même révolutionner. On a, plus que jamais, soif d’un avenir meilleur car, de toute évidence, il y a urgence. Mais malheureusement, il n’y a plus d’espoir. Le danger est partout, un vent mauvais que rien ne semble pouvoir arrêter. Claude Imbert, dans son éditorial du Point, le 31 mai dernier, en a presque les larmes aux yeux: « L'avenir n'est plus ce qu'il était : l'espérance y rétrécit ». De ce point de vue, un regard sur ce que j’appellerai les extrémités de l’échiquier électoral, est des plus convaincant: « Les candidats du système UMP-UDF-PS promettent d’abord, trahissent les électeurs ensuite », nous clament les candidats du Front National, et ils n’ont pas tort mais le fait est, sans vouloir leur faire de peine, qu’ils sont loin de détenir la solution miracle. « Les classes populaires n’ont rien à espérer de la majorité qui sortira des élections législatives de juin », nous disent quant à eux les candidats de Lutte Ouvrière. Sans vouloir les vexer non plus, les « classes populaires » (entendues au sens chimérique de la lutte) sont mal barrées: leur « sort  » continuera à se « dégrader ».

              De telles conclusions semblent bien pessimistes. Serions-nous contraints de nous faire professeurs de désespoir? Goûterions-nous au cercle infernal de l’absurdité? Effectivement. Nous ne citerons jamais assez Charles Maurras sur ce point: « Il n’y a pas de fatalité dans l’Histoire, et aucune évolution n’est irréversible, malgré les apparences, les politiques et les idéologies. » Ce qui recoupe aussi une autre formule célèbre de Maurras: « Le désespoir en politique est une sottise absolue. » Eh! bien ne soyons pas sots, par conséquent ne soyons pas désespérés. Mais quand on espère, encore faut-il espérer bien. C’est pourquoi les royalistes mettent leur espérance dans ce qui peut aboutir, pas dans ce qui ne le pourra jamais. On voit à ce mot les petites tantes du néo-réalisme faire la culbute en riant comme des folles, comme le disait si bien Georges Bernanos. « Mais vous, royalistes, vous êtes des anachronismes dans l’Histoire des idées, de l’Histoire, vous êtes complètement dépassés, vous êtes à côté de vos pompes! » Mais les royalistes ne se laisseront pas avoir par de tels propos. Le projet politique que nous portons (et c‘est pourquoi nous en sommes fiers), sans relever de la potion magique, est chargé de lucidité, parce que c’est le contraire d’un programme: il vise l’avenir. Et cet avenir nous le voyons à travers l’instauration de nouvelles institutions basées sur une véritable légitimité*.

 

            La fatalité est un véritable poison subversif. C’est aussi un espèce de confort intellectuel personnel, c’est la justification de la paresse et de la démission propre au régime démocratique tel que nous le connaissons. Son terrible mécanisme (à bout de souffle, nous en sommes convaincus) n’a eu de cesse de vouloir nous convaincre que tout était fichu. Désormais nous le croyons, et nous n’avons plus à penser qu’à notre nombril et à se ficher de la Société française. Ce que nous oublions aussi, et même surtout, c’est ce qu’un Pape appelait « le sommet de la charité », c’est-à-dire la Politique. Parce que faire de la politique c’est s’occuper des autres. C’est humain, et c’est le choix des royalistes.

 

             La France a besoin d’un traité d’espérance historique et politique. Si chaque candidat y va de sa priorité la plus retentissante, la nécessaire réflexion sur l’Etat n’est pas menée. Résultat, nous le répétons: les blocages institutionnels ne sont pas libérés, et la confiance des Français à l’égard de la politique n’est pas restaurée. La Monarchie est, pour nous, la conclusion d’un raisonnement politique que l’expérience vérifie, et nous constatons aujourd’hui qu’elle correspond aux besoins actuels du pays. Un Prince est là, Jean de France**, tout prêt à répondre à ce que l’on peut attendre de lui. Mais que fait-il, diront certains, loin des cotillons et des paillettes? La réponse est claire: il travaille.

 

            Cette intéressante question posée par un internaute nommé « Césaire » sur le site du Point nous amènera à conclure: « N’entrerions-nous pas dans une ère nouvelle, d'âpre mais passionnante liberté d'être enfin à la hauteur de ce que nous sommes? »

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* La Légitimité, de Bruno de Chergé - Editions La Colombe.

** Toutes les infos sur le site web de l'association "Gens de France": www.gensdefrance.com

 

Publié dans L'Actualité Politique

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