SE CONSACRER A L'ESSENTIEL ? MAIS QUI LE PEUT ,

Publié le par Philippe SCHNEIDER

 

 

C'était quasi inévitable, ou si l'on préfère quasi mécanique, surtout avec les élections présidentielles de 2012 en ligne de mire, les élections régionales ont réactivé tous les ressorts politiciens : réveils d'ambitions, grandes manœuvres partisanes, stratégies électoralistes, querelles d'egos... La guerre civile à blanc est l'implacable mécanisme de la démocratie à la française. Et la constante d'un système sclérosé qu'aucune rupture n'est jamais venue démentir.

 

Réapparaissent donc des cas de figure déjà expérimentés : à gauche la réactivation de la machine à gagner (la logique de la coalition). A droite celle de la machine à perdre : après l'ouverture à gauche (comme sous Giscard), voici la tentation de l'inertie (comme sous Chirac), et l'habituel rejet de la composante la plus nationale (comme pendant toute la Ve République).

 

Avec plus de voix exprimées à droite dans toute la France, la quasi-totalité des régions de France sont aujourd'hui gouvernées à gauche... Comme le chantait un Stalinien qui vient de passer l'arme à gauche, faut-il en pleurer, faut-il en rire ? Toujours est-il que pour la première fois l'aigle Sarkozy baisse la tête. Son camp, affaibli après la charge du premier tour, attendait Grouchy. Ce fut Blücher ! On peut toujours se rassurer en disant que l'enjeu des régionales n'est pas national, il est plus réaliste d'appeler une défaite défaite que de voir en Waterloo une victoire qui a mal tourné.

 

D'inguérissables fidèles du régime et de son grand homme du moment diront que la bataille décisive est à venir, dans deux ans. Certes ! Il faut bien nourrir ce qui reste d'espérance politicienne. Mais il n'est pas de bon augure que la Grande-Armée de l'électorat majoritaire ait subi la désertion d'un quart de ses effectifs. Quant à ceux qui les récupèrent, ils se remettent à croire en leur destin. Mais ce renouveau leur fait-il vraiment les yeux doux et accommodant ?

 

Ces choses-là ont déjà été vues. Elles inspireront des couplets nouveaux sur l'air connu des espérances vaines. Quelle tristesse! Qui s'y laissera prendre ?

 

Nous savons bien qu'il n'est pas aisé de gouverner, ni même de réformer. Mais qui ne se souvient de l'aphorisme sarkozyste : "le temps qu'on passe à durer, on ne le passe pas à faire" ? L'explication présidentielle était fort juste. Pourquoi la remettre en cause ? Un an de pause, ensuite un an de campagne. On remet donc le "faire" au mandat prochain ? Et s'il n'y en a pas ? Cruel destin d'un pouvoir sans durée.

 

Quant au peuple dit souverain, quel embarras de constater à quel point il se montre si étranger aux finesses électorales ! Ou il vote peu (et porte un coup aux démocratiques principes de légitimité des élus et de représentativité nationale), ou il vote mal (comme au référendum sur la Constitution européenne), ou il voterait mal, c'est-à-dire comme les Suisses, si on le laissait faire! Cruel dilemme ! Comment faire de la démocratie sans le peuple ? Telle est la question !

 

Ou alors ? Posons d'autres questions sommes-nous voués à la fatalité de néfastes schémas toujours réédités ? Ne peut-il y avoir un printemps qui recolore la France de plus joyeuses perspectives ? Quel projet pourrait libérer la politique des griffes de l'ambition, du rabaissement de l'Etat spectacle de la forfaiture européiste, et ressusciter une conception française d'un avenir partagé ? Il nous a été donné de connaître la condition de cette possibilité : « Le roi est libre de se consacrer à l'essentiel car il n'a pas de plan de carrière. » *

 

                                                                                    Bernard PASCAUD

                                                                 Président de La Restauration Nationale

 

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Publié dans L'Actualité Politique

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